Le bilan de ce Génocide : « uniquement » dans la région Vendéenne regroupant 773 communes, entre 1792 et 1802, est de 117 257 personnes innocentes exterminées, pour une population de 815 029 habitants, soit 14,38 % de la population totale ! Petite monnaie caricaturale des réflexions de François Furet, l'image d'une révolution totalitaire, antichambre du Goulag fait florès. Il a tenté d'établir un bilan du déficit humain subi par la région en se basant sur une analyse des recensements de 1790 et de 1801, dont il a corrigé les inexactitudes à partir de ce que l'étude des sources de l'époque moderne a pu nous révéler de la démographie du XVIIIe siècle (avec un accroissement naturel annuel évalué à 1 %). Le 18 mars, elle prend Chantonnay aux insurgés, puis avance vers Saint-Fulgent[52]. En septembre, Charette repasse à l'offensive. Les communautés se sentent donc spoliées et en tiennent rigueur aux politiques[19]. Il rappelle que l'un et l'autre excluent les femmes, les enfants et les vieillards (auxquels le décret du 1er octobre 1793 ajoute les hommes sans armes), qui doivent être protégés. Elles ont durée 3 ans, de 1793 à 1796. Hugh Gough, « Genocide & the Bicentenary: the French Revolution and the revenge of the Vendée ». Les insurgés mettent alors en place un comité royaliste présidé par René Souchu, tandis qu'un noble, Louis-Marie de La Roche Saint-André, est placé de force à la tête des troupes[32]. Le général républicain se replie sur Bressuire tandis que La Rochejaquelein part renforcer les troupes insurgées à Mortagne. Malgré ces mesures, le nouveau clergé constitutionnel n'arrive pas à s'imposer dans une large partie de la région. Finalement, il signe la paix à Saint-Florent-le-Vieil le 2 mai, aux mêmes conditions qu'à La Jaunaye[238],[240]. Les résultats de l'élection sont annulés dans 49 départements (notamment dans l'Ouest), les prêtres réfractaires sont de nouveau poursuivis. En effet, la Vendée ne s'est pas soulevée à la chute de l'Ancien Régime, et l'exécution de Louis XVI n'a pas provoqué de troubles particuliers. Seul le prince de Talmont traverse la Loire avec 4 000 hommes pour s'emparer de Varades et assurer à l'armée une retraite vers la Bretagne en cas de défaite. Le 1er avril, Lequinio présente un mémoire au Comité de salut public, peu après une délégation de Républicains vendéens est reçue à Paris afin de réclamer la distinction entre le pays fidèle et le pays insurgé[194]. À Angers, où les envoyés en mission Hentz et Francastel sont confrontés, comme Carrier à Nantes, à l'arrivée de milliers de prisonniers vendéens après la bataille de Savenay, les militaires forment en janvier 1794 une commission militaire dite « commission Parein », qui, en quelques semaines, condamne à mort 2 000 personnes, essentiellement des femmes, dans la plupart des cas pour activité contre-révolutionnaire (terme générique renvoyant aussi bien à une participation active à la rébellion que la participation à une messe donnée par un prêtre réfractaire, la simple parenté avec des insurgés ou même le refus de céder aux avances des juges)[165]. En contrepartie de la reconnaissance de la République et de la remise de leur artillerie, les insurgés obtiennent l'amnistie, la liberté de culte, une exemption d'impôts et de conscription pour une durée de dix ans, la reconnaissance de leurs propriétés, l'organisation d'un corps de 2 000 gardes territoriaux vendéens, le remboursement des bons émis durant la rébellion et dix-huit millions d'indemnités pour la reconstruction de la Vendée[230],[226]. Entre-temps le 12 mars, 3 000 insurgés du sud de la Vendée, menés par Charles de Royrand, Sapinaud de La Verrie et Sapinaud de La Rairie viennent prendre position aux Quatre-Chemins, à L'Oie, au carrefour des routes de Nantes à La Rochelle et des Sables-d'Olonne à Saumur[46],[50],[49]. Haxo traque alors sans relâche les troupes de Charette aux abois, mais le 21 mars il est tué lors d'un combat aux Clouzeaux. Cette décision soudaine, prise par Charette sans avoir consulté ni ses officiers, ni les généraux des autres armées vendéennes, est accueille sans enthousiasme par ses hommes[251]. Vous pouvez également à tout moment revoir vos options en matière de ciblage. Ces derniers, au nombre de 8 000 à 9 000, hommes, femmes et enfants, sont entassés dans la prison de l'Entrepôt des cafés[150]. Guerre de Vendée : Histoire de l'illustre Général Charette. De même, les juges de paix qui ont choisi le royalisme sont gardés en place[414]. Le 23 décembre 1794, deux ou trois émissaires des représentants en mission, Bureau de La Batardière, Bertrand-Geslin, et peut-être François-Pierre Blin, rencontrent Charette à Belleville[225],[223]. Le 5 décembre, le général vendéen prend d'assaut le camp des Quatre-Chemins à L'Oie, mais la contre-attaque de Watrin le met en fuite quelques heures plus tard[284]. Le premier bilan humain de la guerre de Vendée est donné le 1er décembre 1794 devant le Comité de Salut public par neuf conventionnels représentant trois des départements impliqués dans la révolte, qui assurent qu'une population de 400 000 personnes a été anéantie[327]. La bataille est longtemps indécise mais après plusieurs assauts qui finissent au corps à corps, les Vendéens sont repoussés. Cette conception a été reprise à la fois par des écrivains royalistes et catholiques, pour la « magnifier », et des écrivains et historiens républicains, au XIXe et au début du XXe siècle. Le 14 mars, 15 000 paysans prennent d'assaut la ville de Cholet, défendue par seulement 500 gardes nationaux qui sont tous tués ou faits prisonniers[36],[34]. Le lendemain, le gros de l'armée républicaine, fort de 20 000 soldats passe à l'offensive. Abandonné par ses troupes, il trouve refuge chez Stofflet en décembre[275]. En 2007, Michel Vovelle précise : « Cela ne justifie pas pour autant les massacres mais permet de les qualifier, en les inscrivant plutôt dans l'héritage de la guerre cruelle "d'ancien style", telle que la dévastation du Palatinat opérée un siècle plus tôt par Turenne pour la gloire du Roi-Soleil, dont les Rhénans ont gardé le souvenir. Le 30 avril, elles s'unissent pour former l'Armée catholique et royale, mais sans commandement unifié[63]. Ainsi, près de 10 % de la population de La Roche-sur-Yon fuit la ville[319]. Les administrateurs locaux ne cessent pas de se plaindre de l'absence de délimitation de la région-Vendée, de l'imprécision du terme « brigands » pour désigner les êtres voués à la destruction (puisque sont exclus les femmes, les enfants, les vieillards, les « hommes sans armes »). Pendant ce temps à Machecoul, en représailles aux exécutions de Pornic[33],[40], le comité mis en place par Souchu fait fusiller 150 à 200 prisonniers patriotes[44],[45] entre fin mars et début avril[33],[40]. Le 30 mai, les insurgés se structurent davantage en formant à Châtillon-sur-Sèvre un Conseil supérieur de la Vendée chargé d'administrer les territoires conquis et en réorganisant l'armée en trois branches[63] : Armée « populaire », elle trouve un soutien tant au niveau logistique que militaire parmi le petit peuple des campagnes. L'évaluation exacte des victimes de la guerre de Vendée, a fortiori la distinction entre morts liées directement ou indirectement à cette guerre, n'a jamais pu être établie, et l'on ne possède que des évaluations approximatives, d'où les variations dans les chiffres. Stefan Berger, Mark Donovan, Kevin Passmore (dir. Les premières émeutes débutent à Cholet le dimanche 3 mars, lorsque 500 à 600 jeunes gens du canton réunis par le district « pour prendre connaissance des modalités du recrutement du contingent local pour la levée des 300 000 hommes » manifestent leur refus de partir[25],[29],[30]. Le représentant Carrier recourt alors massivement aux noyades et aux fusillades pour vider l'entrepôt et les pontons. La zone vendéenne est sous les ordres du général Travot[310]. C'est le début de la « Virée de Galerne » (francisation de gwalarn, nom du vent de noroît en breton). La « Grande Armée », partie de Saumur, descend la Loire et entre le 18 juin dans Angers, abandonnée par les 5 000 hommes de la garnison. À la fin du XVIIIe siècle, la société vendéenne (actuel département de Vendée et une partie des départements limitrophes : sud de la Loire-Inférieure, ouest de Maine-et-Loire, nord des Deux-Sèvres) a une composition sociale semblable à bien d'autres provinces de France, très rurale. Le 13, Carnot somme Turreau de « réparer ses fautes », de mettre fin à sa tactique de dissémination des troupes, d'attaquer en masse et d'exterminer enfin les rebelles[180] : « Il faut tuer les brigands et non pas brûler les fermes »[181]. Et le moins que l’on puisse dire, c’est « qu’il n’aime pas ça. Dans le no 24 du Tribun du peuple, déjà, il dénonce les thermidoriens qui parlent du gouvernement révolutionnaire « comme du saint des saints avec vénération et respect et avec indignation du gouvernement de Robespierre, de la Terreur et du système de sang, comme si tout cela n'était pas une seule et même chose ! En 1987, Jean-Marie Le Pen avait déjà déposé un amendement visant à reconnaître un crime contre l'humanité dans les massacres de Vendéens[376]. En juillet, elles envoient à Paris deux émissaires, Béjarry et Scépeaux, qui sont reçus par la Convention nationale, mais la reprise d'armes de Charette fait échouer les négociations[254]. Parfois, les membres de la Commission civile et administrative créée à Nantes pour récupérer vivres et bétail au profit des Bleus, accompagnent les armées, ce qui permet d'épargner des vies et des localités. À la veille du 10 août 1792, lorsque l'Assemblée supprime les dernières congrégations existantes, une bonne partie sont emprisonnés. Alors qu'ailleurs en France les révoltes contre la levée en masse sont réprimées, un territoire insurgé, appelé la « Vendée militaire » par les historiens, se forme au sud de la Loire-Inférieure (Bretagne), au sud-ouest du Maine-et-Loire (Anjou), au nord de la Vendée et au nord-ouest des Deux-Sèvres (Poitou). La Guerre de Vendée : Commémoration du Général Charette. Michel Vovelle, « L'historiographie de la Révolution Française à la veille du bicentenaire », Max Gallo, « Guerre civile oui, génocide non ! Les Vendéens anéantissent les forces de Westermann, qui n'en réchappe qu'avec quelques centaines d'hommes, et reprennent Châtillon le 5 juillet. Sommaire L'histoire officielle a longtemps désigné la guerre de Vendée comme le foyer principal d'une contre-Révolution royaliste et catholique, dévouée au roi et aux prêtres réfractaires. Avec plusieurs milliers de prisonniers arrêtés à Savenay, le tribunal est suspendu pour faire place à des exécutions sommaires. Blessé, il tente de se cacher des colonnes républicaines en trouvant refuge au Val de Morière, à Touvois, avec les quelques centaines d'hommes qui lui reste. Découvrez La guerre de Vendée analysée par Alain GALOIN au travers d’œuvres et d’images d’archive. Pourtant, quelques mois plus tard, le débarquement d'émigrés à Quiberon donne de la force à la chouannerie et de l'espoir à Charette et à Stofflet. Il écrit : « De nouveaux concepts nécessitent de nouveaux mots. Pendant ce temps, les forces républicaines prennent position à Châteaubriant et Nort-sur-Erdre où Westermann massacre 300 à 400 traînards[124]. Les 4 000 gardes nationaux rassemblés pour en assurer la défense se replient sur Angers sans combattre et la ville est prise le lendemain par les insurgés qui contrôlent alors toutes les Mauges[39],[34]. Le 24 février 1793, la levée d'une armée de 300 000 hommes, décrétée par la Convention pour défendre la Révolution contre les autres pays d'Europe, entraîna de nombreuses révoltes dans l'Ouest. Le 13 mars, ils prennent sans combattre Challans[47], Les Herbiers, Mortagne-sur-Sèvre, puis s'emparent de Montaigu après un bref affrontement[33],[46]. De nombreux massacres furent commis pendant la guerre de Vendée et de la Chouannerie contre des prisonniers de guerre et des civils. 4:50 – Le bilan humain 5:46 – Les causes de la guerre de Vendée 8:00 – Une histoire militaire 11:15 – Les Colonnes infernales 13:48 – Les Colonnes infernales, un Daesh avant l’heure ? Par ailleurs, il précise que ces chiffres ne doivent pas faire oublier qu'une évaluation exacte des pertes républicaines est pratiquement impossible, les combattants venant de l'ensemble de la France, « voire des colonies antillaises »[334]. Historien du radicalisme, Samuel Tomei analyse les attaques récentes contre « les mystifications de la mémoire républicaine », au nom d'un « devoir de mémoire envers les peuples opprimés par une République colonisatrice amnésique » et « envers les peuples corsetés par une République jacobine. Charette s'empresse alors de retourner à Belleville pour mettre de l'ordre dans ses troupes[231]. Stofflet est quant à lui fait Maréchal de camp[256]. De son côté l'état-major vendéen est divisé quant à la conduite des opérations à mener. La bataille dure jusqu'au lendemain et dégénère en massacre des blessés, des femmes et des enfants[123]. Le 22 décembre, ils prennent Savenay. À la mi-février, avec l'accord de Hoche, des tractations sont menées avec Charette pour lui proposer de quitter la France[297],[272]. La Révolution assimilée à la Terreur et au bain de sang devient le mal absolu. Belleville 1100 159 Bois de céné 1800 1338. Repoussée à Granville, l'armée vendéenne est finalement détruite en décembre au Mans et à Savenay. Il a été inventé par Gracchus Babeuf en 1795 et décrivait l'extermination de 117 000 fermiers de Vendée. Bien que mal mené, le raid républicain empêche cependant les Blancs de tenter un second assaut contre Nantes. Le 2 novembre, Charles d'Autichamp attaque avec 6 000 à 8 000 hommes un détachement républicain qui trouve refuge dans l'église de Nueil-les-Aubiers. Or il n'est possible ni de trouver une identité "vendéenne" préexistante à la guerre, ni d'affirmer que c'est contre une entité particulière (religieuse, sociale… raciale) que la Révolution s'est acharnée »[394]. Il reprend ainsi sans distance critique le discours des thermidoriens à la recherche de boucs-émissaires afin de faire oublier leur propre orientation avant la chute de Robespierre, et de se débarrasser d’une partie des Montagnards devenus encombrants[412]. La guerre de Vendée : combien de morts ? Par génocide, nous entendons la destruction d'une nation ou d'un groupe ethnique. La signature du Traité de Bâle avec l'Espagne lui permet également de recevoir des renforts de l'Armée des Pyrénées[273]. Le commandement est réorganisé : Suzannet succède à Charette à la tête de l'armée du Bas-Poitou et du Pays de Retz à l'ouest de la Vendée et au sud de la Loire-Inférieure, Sapinaud reprend son commandement de l'armée du Centre, tandis que Charles d'Autichamp, succède à Stofflet à la tête de l'armée d'Anjou[309]. Les généraux chouans ne tiennent que quelques semaines de plus. Concernant plus particulièrement, les pertes de l'armée républicaine, Jean-Philippe Coullomb et Jérôme Laborieux évaluent, dans leur contribution, de 26 000 à 37 000 le nombre de tués[4]. Plus tard, peut-être sous l'influence de Philippe Buonarroti ou de Simon Duplay, dont il fait la connaissance en prison en 1795, il évolue encore, dans ses écrits, passant, à l'égard de Robespierre, de la critique à l'éloge[358]. Le 19 janvier 1794, il envoie à ses généraux les instructions à suivre. Qui sont les gagnants et les perdants de cette année dans la région ? Cependant, c’est à cette période que les retours de réfugiés commencent à se faire en nombre. Arrivés à Nantes les 6, 7 et 8 septembre, cette troupe disciplinée et courageuse menée par les généraux Aubert-Dubayet, Kléber, Vimeux, Beaupuy et Haxo est placée dans un premier temps dans l'armée des côtes de La Rochelle et dans un second temps sous les ordres de Canclaux, chef de l'armée des côtes de Brest[107] jusqu'au 1er octobre 1793. L’insurrection éclate véritablement en mars quand la Convention, le 23 février, ordonne une levée de 300 000 hommes « pour faire face à la baisse subite des effectifs des armées de la République due aux pertes, aux désertions mais surtout aux départs massifs des volontaires, levés l'année précédente pour la durée d'une campagne et qui, l'ennemi ayant été ramené aux frontières et même au-delà, estimaient pouvoir rentrer chez eux »[25]. Progressivement désignés par le nom de « Vendéens », les insurgés établissent en avril une « Armée catholique et royale » qui remporte une succession de victoires au printemps et à l'été 1793. Cependant le soulèvement s'essouffle rapidement et les derniers chefs vendéens se soumettent ou sont exécutés entre janvier et mars 1796. Non seulement la Convention n'avalise pas les agissements des militaires et des représentants, qui s'opposent à ses décrets, mais, dans la région même, « la mobilisation de révolutionnaires locaux réussit à arrêter les violences injustifiées d'Angers ou du sud de la Vendée. Dès fin mars, l'insurrection est matée en Bretagne par les colonnes des généraux Canclaux et Beysser[58]. Le lendemain, Stofflet fait arrêter Prudhomme, le chef de la division du Loroux, qui est condamné à mort et exécuté à coups de sabre pour avoir signé le traité[235],[236],[237]. Le choix est fait de s'emparer de Nantes. Juin-juillet 1795 : Échec du débarquement des émigrés à Quiberon. Le « soulèvement est d'autant plus exaspéré que la violence joue un rôle déterminant dans la constitution de cette identité » : violence de la misère, violence de jeunes hommes attachés à faire respecter leur honneur, violence collective contre le mauvais seigneur qui abuse de ses privilèges féodaux[15]. Le général Lescure est grièvement blessé, et les Vendéens, battus, évacuent la place et se replient sur Beaupréau. Ces recommandations sont suivies par le Comité de salut public et le 2 décembre la Convention nationale adopte un décret promettant l'amnistie des insurgés vendéens et chouans qui auront déposé les armes d'ici un mois[223],[224]. Il y parvient sans rencontrer de résistance sérieuse, rallie 600 à 900 Angevins, et rencontre à Maulévrier Henri de La Rochejaquelein, rescapé de la Virée de Galerne. 4 800 personnes auraient ainsi rejoint le fond du fleuve. Dans les années 1980, Reynald Secher[331] a dépouillé les registres paroissiaux et d’état civil de 700 communes des quatre départements de la guerre de Vendée (Vendée, sud de la Loire-Atlantique, ouest de Maine-et-Loire, nord des Deux-Sèvres). Cholet. Les royalistes s'enfoncent quant à eux dans la division. Les défenses républicains s'appuient quant à elles sur plusieurs villes situées autour de la Vendée militaire : les principales sont Nantes et Angers au nord, Saumur, Thouars et Parthenay à l'est, et Les Sables-d'Olonne, Luçon et Fontenay-le-Comte au sud. L'armée d'Anjou de Stofflet et l'armée du Centre de Sapinaud ne rompent quant à elles pas le traité[254]. Le 8 septembre les Mayençais entrent en Vendée, Kléber à la tête de l'avant-garde repousse toutes les troupes rencontrées sur son passage : la troupe de La Cathelinière est chassée de Port-Saint-Père, puis les villes de Machecoul et Legé sont prises sans combat. Toute une littérature se développe sur le thème du "génocide franco-français" à partir d'appréciations souvent audacieuses du nombre des morts de la guerre de Vendée 128 000, 400 000… et pourquoi pas 600 000 ? À la suite de l'échec de l'expédition en Bretagne, les émigrés et les Britanniques se tournent vers la Vendée. La victoire vendéenne a un grand retentissement, les rebelles s'emparent de milliers de fusils, de munitions, de 12 canons et d'un trésor de 500 000 livres[85],[84]. La thèse de Reynald Secher a été reprise et soutenue particulièrement par Pierre Chaunu, professeur émérite de l'université Paris IV-Sorbonne, qui faisait partie du jury devant lequel le jeune doctorant soutenait sa thèse, dans un article paru dans La Croix le 29 juin 1986[362]. Si les réfugiés du printemps étaient bien accueillis, le nombre des suivants, les difficultés d’approvisionnement qu’ils causent, et la suspicion à leur égard refroidissent un peu l’accueil. Claude Langlois, « Les héros quasi mythiques de la Vendée ou les dérives de l'imaginaire », in F. Lebrun, 1987. Les discussions ne se font cependant pas sans de violentes altercations : ainsi Auger, Bézard et Guyardin sont marginalisés après s'être opposés à l'amnistie[223]. Le 8 décembre, ils mènent une attaque sur Legé qui est repoussée. La fin de la Virée de Galerne marque le début d'une politique de représailles sanglantes. Les travaux de Reynald Secher ont également connu un certain retentissement hors du monde universitaire et ont été repris dans les médias. Au début de l'année 1796, Charette tente une expédition en direction de l'Anjou afin de pousser Stofflet à le rejoindre dans la guerre, mais il est surpris à La Bruffière et à Tiffauges les 3 et 4 janvier et ses troupes sont complètement mises en déroute[290]. Quant aux chouans d'Ille-et-Vilaine, ils sont recrutés essentiellement parmi les métayers et leurs proches. Les malades, les vieillards, les enfants, leur famille proche et leurs domestiques sont exemptés de l’éloignement, ainsi que des artisans spécialisés utiles à l’armée[320]. Livre. Louis Guérin lui succède à la tête des Paydrets et rejoint Charette qu'il reconnaît pour chef[206]. 1793 : année de la grande guerre de Vendée. Cependant, des historiens ont avancé les chiffres de 140000 à 170000 morts côté vendéen, dus aux batailles et aux massacres, mais aussi à la malnutrition ou ... Début historique de la guerre de Vendée. Les royalistes sont devant la ville le 3 décembre mais ils ne parviennent pas à venir à bout de ses 4 000 défenseurs. Dans les jours qui suivent, environ 6 000 à 10 000 Bretons et Mainiots rejoignent l'Armée catholique et royale, au sein de laquelle ils sont désignés sous le nom de « Petite Vendée ». Cependant la faible garnison du bourg et quelques renforts venus de Luçon le repoussent en lui infligeant de lourdes pertes, notamment celle de Louis Guérin, un de ses meilleurs officiers[268],[267]. Sommaire : 0:20 – La réécriture historique partisane 3:31 – Y a-t-il encore des débats entre historiens ? Cette identité est un outil de mobilisation sociale mais aussi un instrument politique contemporain. Charette se replie et quitte le Marais breton pour rejoindre l'armée d'Anjou. Ainsi, les troupes du général Turreau parcourent les terres de Vendée en pratiquant la politique de la terre brûlée, d'où l'épithète de "colonnes infernales", dont les exactions prennent la forme de viols, exécutions sommaires et tortures. À Sainte-Christine, où la guerre laisse la population très divisée, les élites commerçantes traditionnelles sont évincées par des hommes de la terre et la noblesse, qui investit des fonctions qu'elle dédaignait auparavant. » Mais quatre jours plus tard, il intervient de nouveau à la suite de la stupéfaction causée par la prise de Cholet par les Vendéens le 8 de ce mois. section de Toulon de la Ligue des Droits de l'Homme. Une tannerie de peau humaine est établie, 32 cadavres sont écorchés sur un ordre donné par un chirurgien d'une unité militaire, qui agit isolément. Le manque de statistiques de lëpoque empêche un bilan réel des morts vendéens. De l'automne 1793 au printemps 1794, les armées républicaines ont renoué avec une tactique de massacres et de destructions qui n'avait plus été observée en Europe depuis la guerre de Trente Ans[200],[201]. Mais dès le lendemain, les troupes républicaines du général Boussard contre-attaquent et reprennent la localité[267]. Le contexte sanitaire a affecté l’économie et le tourisme. Ne se sentant pas soutenu, Turreau présente par deux fois sa démission le 31 janvier et le 18 février, elle est à chaque fois refusée malgré les dénonciations des administrateurs départementaux[182]. Du 16 décembre 1793 au 27 février 1794, les noyades de Nantes font 1 800 à 4 860 morts[157],[155]. Dans le Pays de Retz, les colonnes de Haxo attaquent l'armée de La Cathelinière, celui-ci se retranche dans la forêt de Princé mais, blessé, il est capturé le 28 février, avant d'être guillotiné à Nantes le 2 mars. Selon lui, cette attitude est en contradiction complète avec l’hypothèse d’un génocide : on ne peut vouloir massacrer un peuple, et organiser l’évacuation et l’aide à une portion de ce même peuple[413]. Ces derniers laissent 1 500 à 2 000 morts sur le champ de bataille, contre une centaine de tués pour les républicains, ils éprouvent ce jour-là, l'une de leurs plus lourde défaites. Salut et fraternité, « Il est bien étonnant que la Vendée ose réclamer des subsides, après avoir déchiré la patrie par la guerre la plus sanglante et la plus cruelle. Découvrez La guerre de Vendée analysée par Alain GALOIN au travers d’œuvres et d’images d’archive. ». Le mécontentement était latent. C'est la virée de "Galerne", terme celtique désignant un vent du nord-ouest. Le 20 novembre, l'armée républicaine lance alors une attaque générale sur Dol. - Du nouveau sur "Noms de Vendée": Les mariages désormais tous indexés jusqu’en 1919- Paul, Marguerite, Ginette, François, Dominique et les autres… Le quotidien et les vacances de la famille Cros-Delabre, de l’Ile-de-France à la Bourgogne, et des plages du Pas-de … Envoyés pour accompagner la levée de 300 000 hommes, les envoyés en mission de la Convention sont alarmés par le spectacle des soulèvements, qu'ils dramatisent, accusant les autorités locales, souvent modérées, de complicité, et réclament de Paris des mesures énergiques. Pas question de dérapage, de tyran ou de « génocide », ni de « proconsuls » pour les représentants en mission... »[411].S'attachant à la question mise au programme des concours du CAPES et de l’agrégation d’histoire en 2005-2006, telle qu'elle a été traitée dans le manuel dirigé par Patrice Gueniffey, dans l'article « À propos des révoltes et révolutions de la fin du XVIIIe siècle. Les Conseils suppriment alors les lois contre les émigrés et les prêtres réfractaires. À l'est, Turreau prend personnellement le commandement de six divisions divisées en onze colonnes, tandis qu'à l'ouest le général Haxo, qui poursuivait jusqu'alors Charette sur les côtes, est chargé de former huit colonnes plus réduites, chacune forte de quelques centaines d'hommes, et d'aller vers l'est à la rencontre des douze autres. D'autres prisonniers sont jugés par les tribunaux criminels. Pour ce faire, il puise dans les documents d'époque des passages tirés des discours, proclamations, lettres ou rapports laissés par plusieurs personnalités révolutionnaires, qu'il interprète comme l'aveu de volontés génocidaires. Souvent confondue avec la guerre de Vendée, la chouannerie est en fait née en Bretagne et dans la Mayenne. Toutefois, selon lui et sans donner les preuves de l’affirmation, la Vendée aurait été non seulement une révolte de grande étendue, mais également un instrument entre les mains des Montagnards dans leur lutte contre les Girondins avant le 2 juin 1793. La même époque a connu le « légicide » ou le « maricide ». Mais les 6 000 hommes du général Tuncq mettent en déroute les Vendéens, habitués à combattre dans le bocage mais vulnérables sur la plaine. Bilan des pertes de la guerre d'Algérie. Il remporte néanmoins quelques succès, le 26 janvier Chemillé et Vezins, faiblement défendues, sont prises. Plus récemment, Jean-Clément Martin a indiqué que, si des paysans sont passés à la Contre-révolution, selon les provinces, pour des raisons très diverses, y compris entre les différentes zones de la Vendée, les mots d'ordre religieux et de la défense communautaire leur sont communs. Dès février 1793, la Charente-Inférieure fait face à un afflux de réfugiés[24]. Se fondant sur l'analyse détaillée de la Sarthe, Paul Bois approfondit la question, en mettant en valeur la haine qui oppose alors le paysan au bourgeois et montre l’existence d’un profond clivage social entre urbains et ruraux, très antérieur à la Révolution, qui constitue l'une des causes majeures du soulèvement[10]. En quelques jours, la population passe d'un mécontentement latent depuis plusieurs années à des émeutes localisées. De même, il évalue la densité de la population entre 700 et 790 habitants par lieue carrée et par généralité (France). La liberté de culte fut l'une des causes majeures de la guerre de Vendée. La destitution de Turreau le 13 mai 1794 marque la fin des colonnes infernales[209],[210], cependant la diminution des violences n'est que progressive. Enfin, dans le no 40 du 24 février 1796, en réponse à une lettre d'un capitaine de l'armée de l'Ouest[359], il s'enhardit jusqu'à placer, selon le mot de Mathiez, « sa propre doctrine sous l'égide de Robespierre et de Saint-Just ». À Sainte-Christine, au contraire, où les notables locaux acquièrent quelques terres, les réformes sont vues comme l'occasion de gagner en importance, en devenant notamment chef-lieu de canton. Le général Alexandre Dumas, nommé commandant en chef de l'armée de l'Ouest le 16 août 1794, arrive en Vendée le 7 septembre mais il démissionne dès le 23 octobre après avoir dénoncé l'indiscipline et les exactions commises par ses troupes[221]. Les principales figures de cette lutte sont : Se fondant largement sur les témoignages oraux, recueillis et transmis par des auteurs « blancs », les érudits se concentrent sur la violence de la répression de 1793-1794, tandis que la prédilection des « Bleus » pour les archives interdit toute évocation du ressenti des républicains et, pendant longtemps, une évaluation de leurs souffrances. Dans son livre, il s'attache à l'ensemble de la répression de l'insurrection vendéenne, dont les acteurs principaux, côté républicain, sont le général Turreau, organisateur des « colonnes infernales », d'une part, les envoyés en mission Carrier à Nantes, Hentz et Francastel à Angers, villes où sont entassés des milliers de prisonniers vendéens, d'autre part.