33 Marin 1988 pour une contribution sur la lisibilité et la visibilité de la colonne. L’illumination toute seule provient des corps lumineux et est trop abondante ; aussi nuit-elle au sens et le lèse-t-elle »86. 35). Il nous paraît caduc. La perpendiculaire à cet axe horizontal est donnée, sur la pl. Et d’autres éléments confirment la différence de coloration de ce bloc médian. Download it once and read it on your Kindle device, PC, phones or tablets. 138 Nous essayons ici de définir une vision « confortable » des spires de la colonne : le choix des conditions médianes de visibilité (quatre spires aisément visibles, les cinquième et sixième plus difficilement) est délibéré, le but étant de définir de manière objective le minimum visible des reliefs, et non le maximum subjectif – l’hypothèse des quatre terrasses adjacentes restant pour l’heure, nous l’avons dit, en suspens. 42Trois points sont ici remarquables. XIVb, spire 10. Mərmərdən olan Trayan sütunu həmdə iki böyük kitabxana arasında yerləşir:yunan və … On retrouve cette association dans les traités d’optique de l’Antiquité. Colonne Trajane à Rome, Italie - Buy this stock photo and explore similar images at Adobe Stock La hauteur de cent pieds a en effet été reprise par les empereurs désireux d’égaler Trajan50. Intégralité des reliefs du monument. 121 Piazzesi 1989, p. 169, explique : « Sur le côté nord-ouest de la Basilica, s’ouvraient quatre passages, deux en correspondance avec les portiques devant les bibliothèques ; les deux autres donnaient sur des escaliers : seul demeure, au sud-ouest, un mur central par lequel on accédait au toit en terrasse au-dessus des nefs latérales de la Basilica et des portiques en façade des bibliothèques : de là, il était aisé d’observer les reliefs de la colonne Trajane » (l’auteur cite et reprend les positions de Amici 1982, figures 62-63). Plus encore, les éléments sécants, souvent un arbre sur la frise, sont ici remplacés par des cités ou des éléments architecturaux, tels des arcs, voire un phare192. Ainsi Dion Cassius : Il fit élever sur le Forum (agora) une haute colonne (kiona megiston), destinée à la fois à lui servir de tombeau et à être une preuve de travail fait pour cette place (agoran) ; cet endroit, en effet, étant montagneux, il le défonça de toute la hauteur de la colonne, et en fit ainsi une plaine41. La colonne Trajane, d’après le surmoulage exécuté à Rome en 1861-1862. la colonne coclide Il a été inauguré en 113, avec une spirale longue frise qui est enroulée, à partir du bas vers le haut, sur la tige entière de la colonne et décrit le guerres de Dacia (101-106), Peut-être basé sur les perdus commentaires Trajan et peut-être aussi par l'expérience directe. Bref, à partir d’un point d’observation à 15,10 m de hauteur, le spectateur pourrait étendre son regard de la base du fût (la spire 1 est moins loin d’un observateur installé sur la terrasse que la spire 4 depuis le sol) à la spire 19, et ce dans des conditions de distance et d’angle qui se révèlent, d’après nos schémas, convenables. Raphaël et ses amis peintres pouvaient monter sur les toits des habitations voisines pour distinguer une portion des panneaux supérieurs et en faire copie. 92Il suffit de confronter disposition architectonique et impératifs iconographiques pour se rendre compte qu’un accroissement constant de la hauteur des spires serait inefficace. Si on admet que les segments A-B (figure 36), qui englobent les spires 1 à 6, constituent le cône visuel de référence, le report de ce dernier depuis les terrasses montre que, dans ce cas, ce sont les spires 14 à 19 ( ?) La publication des documents officiels, leur mise à disposition par l’affichage, étaient nécessaires à la promulgation : on le sait, le mot lex implique la lecture (orale) et présuppose l’écriture19. 84Résumons la situation. L’essentiel est cependant ailleurs. 104Pline poursuit avec les boucliers de la Basilica Aemilia : Après lui, M. Aemilius, qui géra le consulat en même temps que Q. Lutatius, plaça des écus non seulement dans la basilique Aemilia180, mais aussi dans sa propre demeure, s’inspirant là également d’un usage militaire : en effet les portraits se trouvaient sur des boucliers semblables à ceux qui servirent à combattre devant Troie ; c’est de là qu’ils ont tiré leur nom de clupei, et non pas comme l’a voulu une subtilité mal placée de grammairien, de cluere181. 38Ce dernier paramètre mérite que l’on s’y arrête. Par comparaison, les scènes 33 à 36 de la seconde campagne ne comportent également aucun arbre, mais ces derniers réapparaissent, en même temps que les Sarmates et les Daces, au cours des opérations militaires qui suivent. Reprenons-les. Pour ses détracteurs, cette hypothèse ne résoudrait pas tous les problèmes, car seules quelques spires supplémentaires seraient alors visibles. 27). CLXXXV., fenestras. L’exécution des moulages de la colonne Trajane pour Napoléon III démontra la justesse des observations du premier. La colonne Trajane (en latin : Columna Traiani) est une colonne triomphale romaine située sur le forum de Trajan à Rome. Elle correspond également à un souci optique, puisque la qualité et les problèmes de vision se résument à trois paramètres : la distance ; les contrastes de couleur (on peut supposer que ces portraits se détachaient sur un fond coloré) ; et, on l’a vu, l’angle du regard par rapport à l’objet observé183. À titre d’exemple, l’impact des proscriptions, remarquablement analysées par François Hinard, laisse croire que, pour le malheur des proscrits, les lois étaient lues et leur diffusion rapide et effective23. Les deux auteurs restent pour le moins dubitatifs quant à la réalité de tels documents au début du IIe siècle après J.-C. Contra : Picard 1996, p. 257, qui contredit Turcan 1995, p. 156. Il ressort de ces études que la romanisation passe par le remaniement architectural des centres politiques indigènes, ce qui implique une transformation de la pratique du regard, en l’occurrence une hiérarchisation des espaces selon le principe de l’axialité. 67 Par exemple le complexe pompéen du Champ de Mars (Sauron 1987 et 1994), et de manière générale les ensembles urbanistiques élevés à Rome à l’époque impériale (Gros-Torelli 1992, p. 167-208, et Gros 1996, p. 275-282). Histoire, Description, Base et interne, la frise en spirale. Etait-ce le gain d’espace pour des archives encombrantes ? 173 Koch-Sichtermann 1982, catalogue no 257 et 259. Mais on peut aussi considérer la passion qu’elle subit : c’est la coloration et l’illumination du rayon visuel87. La réponse à cette interrogation sera fonction, d’abord de la définition de la visibilité que nous aurons dégagée et des dispositifs prévus à cette fin sur la frise, ensuite des caractéristiques de la frise elle-même et de son discours. Ou alors on s’accorde sur leur visibilité en sollicitant divers dispositifs. LXXIIb). 130 Pour chaque spire, nous retenons la moyenne des deux valeurs données par Rockwell 1985, p. 106. Le marbre et plus encore le bronze, utilisés par Auguste pour les Res Gestae et pour le clipeus virtutis et ses reproductions, peuvent être mis en relation avec l’importance de l’inscription portée, ne serait-ce que par la pérennité du matériau. Il a également été construit une montée tournante vers le toit. Enfin, dans l’hypothèse de terrasses continues, la distance est logiquement plus importante sur les faces NE et SO, longueurs de la place. Pucci 1992, p. 235 figure 301, montre des passants en train de lire une inscription honorifique. Voir ci-après nos propositions. 37 Quelques chiffres donnés par Veyne 1990, p. 13, résument la difficulté à percevoir les multiples scènes de la frise : deux cents mètres de reliefs enroulés en vingt-trois spires, deux mille cinq cents personnages sculptés, la hauteur de cent pieds romains pour le fût. Commentaire de cette monnaie dans Bernareggi 19811982. Vertex s’applique à un tourbillon tant ascendant que descendant48. fenestellas. Or, par les alignements verticaux que nous y avons décelé (fig. Sur le mons préexistant au Forum de Trajan entre Capitole et Quirinal, voir notre Deuxième Partie. Dans le cas du Parthénon, Pausanias décrit la statue d’Athéna sans préciser le moyen usité pour détailler, entre autres, le casque de la déesse6. Mais il est aussi acceptable de considérer que la spire 16, située à la même distance de l’observateur que la spire 6 vue du sol (figure 33), était visible depuis la terrasse : l’angle de vision était sans conteste plus favorable. 16 Ibid., p. 21 : « du point de vue d’un spectateur antique, ce problème [de la lisibilité intégrale de la frise] était, tout simplement, inexistant ». La Dans quel sens ?’ en tenant sa main posée sur sa tête pour savoir si elle grandissait ou rapetissait ».Lewis Caroll, Alice au Pays des Merveille(trad. Fig. 58 Raoss 1968, p. 417-432. Le « mythe impérial », ainsi que l’on peut qualifier le mode de communication instauré par Auguste, proposait en définitive de nouvelles structures à une société romaine qui, après une période de désarroi et une transformation en profondeur, était prête à les adopter204. À besoin identique, solution similaire : le même dispositif est perceptible au sommet du fût. Là, il voit le fils d’Ilia (Hinc videt Iliaden...) portant sur les épaules les armes d’un chef et les actions retracées au-dessous des statues alignées des héros. La réussite ou l’échec de la colonne Trajane en tant qu’œuvre officielle passe, dans une histoire de l’art romain où l’essentiel est le contenu, par sa performance discursive. Elle le met aussi en situation de diriger ses regards vers le bas. Initialement, la colonne était entourée de deux bibliothèques grecques et latines possédant des petits balcons pour que les visiteurs puissent admirer les détails de la frise. Pline poursuit sur l’origine carthaginoise de cet usage. Une idée du résultat possible pour la frise est donnée par une reproduction de la colonne Trajane en métal précieux, due à Louis Valadier. 55 Traduction reprise de Coarelli 1994, 85. 26), n’est pas la mieux éclairée par le soleil. Quelle que soit la théorie optique adoptée90, ils recherchaient des solutions pragmatiques à des problèmes concrets. 75Le constat le plus surprenant est encore à venir (fig. L’art monumental n’est d’ailleurs pas le seul domaine touché par ce scepticisme. « La passion que subit la vue est illumination et coloration. 51 Ibid., pour une comparaison précise des deux colonnes historiées. La colonne était à l’origine couronnée d'une statue de l'empereur Trajan, revêtu d’une armure, tenant une lance et un globe[1]. 33 – Schéma des conditions de visibilité de la frise. De plus, la hauteur des spires 12 à 15 est comprise, sur les deux faces observées, entre 106 et 120,5 cm. Quel superbe spectacle (Tanta erat in speciem) que toutes ces colonnes puniques encadrant les filles du vieux Danaos ! Le dispositif architectural autour de la colonne Trajane est donc paradoxal. Le savant italien s’était essayé à peindre un moulage de la colonne Trajane112. La frise est enroulée en spires autour d'une colonne d'ordre dorique et respecte un ordre chronologique :. Vous pouvez suggérer à votre bibliothèque/établissement d’acquérir un ou plusieurs livres publié(s) sur OpenEdition Books.N'hésitez pas à lui indiquer nos coordonnées :OpenEdition - Service Freemiumaccess@openedition.org22 rue John Maynard Keynes Bat. On l’a vu, les stèles des ludi saeculares ont été évoquées comme exemple d’inscriptions illisibles. La matière est en effet signe de maiestas et de magnificentia98. À moins encore que l’auteur n’indique incidemment la présence de l’escalier dans le fût menant à la plate-forme supérieure, socle de la statue de l’empereur ? Ce type de narration n’implique nullement un ordre de lecture, par exemple un parcours d’espace débutant obligatoirement face SE et aboutissant face NO. Outre qu’elle réduit la distance entre les bâtiments adjacents et la frise, elle accentue la verticalité de la colonne, ce qui est conforme aux caractéristiques du monument. Ce qui permet d’évaluer grossièrement l’inclinaison originale de la sculpture. 17Les polémiques sur la visibilité et l’attention portée à l’endroit de la frise de la colonne Trajane ont enfin amené à la rapprocher des Res Gestae d’Auguste, gravées dans le bronze devant son mausolée29. Ce point vise à mettre au jour les mécanismes prévus pour aider le spectateur romain à passer de la première phase du regard – perception – à la seconde – lecture du discours – avec le maximum de facilité et le minimum de perte d’informations. Sur les relations entre les scaenae frontes des théâtres augustéens et le nouveau pouvoir : Gros 1987. Une telle évolution des thèmes numismatiques, et leur diffusion, préparaient assurément le public romain à percevoir et déchiffrer les deux temps du discours de la colonne Trajane. 59Vincenzo Farinella a évalué la distance entre la base de la colonne Trajane et les portiques en façade des bibliothèques à 9 mètres, et celle séparant la colonne de la Basilica et du mur nord-ouest à 6 mètres125. Nous avons essayé de rendre, empiriquement, l’angle de la cavité par l’inclinaison de la photographie. Leur absence presque complète de la quatrième campagne est en retour significative. Moulage en plâtre réalisé en 1861, hauteur environ 100 cm. Certains de ces verbes (conspicere, et surtout prospicere) impliquent une notion de distance entre le dieu et l’objet vu, décrivent un regard qui traverse l’espace ; les derniers (videre, spectare) correspondent à une proximité plus immédiate du dieu Mars avec son temple. blocs colossaux de marbre pesant chacun 40 tonnes ; à l’extérieur, une gigantesque frise longue de 200 mètres monte en spirale jusqu’au sommet ; à l’intérieur un escalier de 185 marches permet d’atteindre une plateforme. OpenEdition est un portail de ressources électroniques en sciences humaines et sociales. 60 Diodore de Sicile I, 98, 7-8 : « Chez eux en effet [en Egypte], ce n’est pas d’après l’imagination visuelle qu’est déterminée la juste proportion des statues comme chez les Grecs ; eux, quand ils ont déposé les blocs de pierre, les ont fractionnés puis travaillés, ils obtiennent alors un bon rapport depuis les moindres parties jusqu’aux plus importantes. Le terme radiatio renvoie précisément à l’émission d’un rayonnement par la roche, radiatio que l’œil, sans doute, captait aisément. 47– « On voit mieux ce qui offre un spectacle franc que ce qui laisse pénétrer [les rayons visuels] de manière diffuse ». Packer 1997a, p. 446, commente ainsi les propositions (qu’il réfute) de Carla Maria Amici : « There is, however, no evidence for stairs to a terrace of this kind [...] ; and in any case, the north and south sides of the Column would have been fully visible from the terrace of the Basilica and from the stairs and porch of the Temple of Trajan ». 111 Simon 1981, p. 301. James Packer plaçait une – unique – terrasse de la Basilica à 15,10 m de hauteur133, mais Roberto Meneghini superposait au nord-ouest (vers le pronaos) deux terrasses, une à environ 12 m, l’autre à 22 m134 : cette dernière hypothèse archéologique serait bien sûr, d’un point de vue optique, parfaite pour la face NO, porteuse du thème de la Victoire de Trajan... Quoi qu’il en soit de ces propositions, il convient à présent de confronter notre étude optique « idéale » aux reconstitutions avancées par les archéologues. Pour une recension critique de Amici 1982 : Packer 1983b. 98Les cavités de ces deux portraits sont en effet disposées selon un angle prononcé, qui semble identique dans les deux cas. Face O : spire 15, pl. Les chercheurs contemporains ont ainsi défini quelques critères considérés comme aptes à attirer les regards et faciliter la lecture24. E. Ripert). ». Vertex est en général compris comme désignant la spire. Le fût de la colonne est constitué d'une frise impressionnante, qui se déroule sur deux cents mètres, relatant la campagne militaire. Voir également ci-dessous, notes 41 à 47. 35 – Schéma des conditions de visibilité de la frise. La colonne Trajane (en latin : Columna Traiani) est une colonne triomphale romaine située sur le forum de Trajan à Rome.Elle mesure 40 mètres de hauteur. Les deux têtes présentent à l’arrière de grandes cavités nécessaires au logement de goujons, qui par leur position laissent supposer une inclinaison des fragments vers le bas ; d’où l’hypothèse que les têtes devaient appartenir aux « boucliers » avec portraits qui décoraient diverses parties du Forum166. Colonne Trajane. Dans le premier cas, l’ouverture supérieure de l’angle, qui améliore la vision, est compensée par une distance plus grande avec les reliefs. Elle est célèbre pour le bas-relief qui s'enroule en spirale autour de son fût et commémore la victoire de l'empereur Trajan sur les Daces lors des deux guerres daciques. Les arbres n’y figurent que dans deux scènes de défrichement, et même les batailles s’inscrivent dans un espace construit193. VII, praef. Memarı Dəməşqli Apollodor.Sütun Ulpiya bazilkasının arxasında ucaldılıb. [...] Ce qui agit sur la vue, ce qu’elle voit ‘vraiment’ : ce sont les corps suffisamment compacts et éclairés, à l’exclusion des ténèbres qui ne frappent pas le regard, et des milieux parfaitement transparents où il se perd. Or, les textes exposés étaient nombreux. 1778–82 ... des Frises, des Chapiteaux, &c. & sera mise au jour par cahiers de différentes grandeurs & à divers prix. Il voit aussi l’art augustéen se mettre en place, à partir des formes et des fonctions expérimentées auparavant dans la domus privée203. IXa, spire 10-11 ; pl. Le constat est identique pour les angles du fût, plus éloignés encore des spectateurs. Stucchi 1989, p. 254 figure 8, livre une reconstitution des terrasses à 14 m de hauteur. Reste à comprendre comment s’articulent leur visibilité supposée et la lecture de leur discours. ... L'idée d'une frise viendrait d' Hadrien lui-même qui est représenté très souvent sur le monument. J. André, R. Bloch et A. Rouveret). Face SO : spires 12 et 13, pl. Si l’on veut résumer en une formule : l’état de départ de la guerre et la situation d’arrivée (la Dacie provincia) étaient portés par les deux faces cardinales ; le récit intermédiaire, expliquant les causes et les modalités du changement, était véhiculé par les faces et les angles secondaires. Simplement, nous différencions les hypothèses basées sur les lois optiques de l’Antiquité, de celles basées sur les reconstitutions archéologiques, en insistant sur le caractère également invérifiable de ces dernières. Entrait peut-être en compte la « luminescence » naturelle du marbre de Carrare, mais quoi qu’il en soit de cette dernière qualité et de sa capacité à émettre une radiatio, la colonne Trajane possédait, par sa matière et l’adjonction de couleurs, la qualité que la théorie optique énonçait comme essentielle à la vision : elle offrait un « spectacle franc » aux regards, un corps suffisamment compact et éclairé, pour reprendre l’expression de G. Simon. 15Les stèles des ludi saeculares, hautes de trois mètres, étaient certes ornées de lettres minuscules ; le texte gravé n’en était pas moins reconnaissable. Le but étant d’adapter les reliefs aux conditions de visibilité, il est probable que le concepteur de la frise a augmenté la taille des spires de manière ponctuelle, selon l’importance des scènes. Froehner, W. 1865. 95-96, pl. Voir Constans 1931, p. 231-233. Nous ne pouvons plus guère, au moins dans nos musées, regarder ces dalles historiées, pour la plupart rapprochées en pleine lumière, qu’à la manière dont elles apparurent jadis aux seuls yeux des exécutants : dans l’atelier, pendant le travail, et jusqu’au moment où elles furent utilisées2. La colonne mesure 40 mètres de haut environ et a un diamètre de 3,80 mètres. IIIb. Ces deux conceptions de la vision justifient à elles seules l’akribeia ou diligentia d’œuvres que nous considérons aujourd’hui « invisibles ». On devine le massif de briques montant vers le nord-ouest, le palier, puis l’esquisse de la seconde rampe vers le sud-est121. Vérifiez si votre institution a déjà acquis ce livre : authentifiez-vous à OpenEdition Freemium for Books. Deux autres notices mentionnent encore brièvement : Columnae coclides II, et une troisième : Columnae cocledes II : Traiani et Antonini45. L’organisation de thématiques verticales, qui favorisent la vision perpendiculaire sur le fût courbe de la colonne, en est l’illustration, de même que le choix des deux faces placées sur l’axe de circulation du Forum. 4Pour reconstituer le mode de perception originel des œuvres antiques, Paul Veyne s’est efforcé de replacer les œuvres d’art de l’Antiquité dans leur quotidien, effaçant par là le statut exceptionnel dont elles jouissent dans la culture contemporaine. Elle suppose que ces monnaies sont des projets d’édifices, en l’espèce soit le futur temple du Divin Trajan, soit le complexe de la basilique de Mati-dia et Marciana. XXXIIa, spires 10 et 11 ; pl. Université de Perpignan 1,408 views. 14Aucun document de l’Antiquité ne vient corroborer ces propositions26, si bien que le doute subsiste. Les textes insistent d’ailleurs sur l’aspect intentionnel de la démarche : le défunt (ou le monument) tâche de convaincre le lecteur de s’arrêter en utilisant divers arguments27. 39 Voir Stucchi 1989, p. 250-251 ; et Pensa 1969-1970, p. 281-284. Publié : 23 Août 2010 16:07 . Ces adaptations pragmatiques d’une théorie optique, sur un monument posant autant de problèmes de vision que la colonne Trajane, peuvent laisser sceptique. Le caractère difficile de la lecture, souvent cité comme obstacle, était volontaire, donc obéissait à une préoccupation précise. Les scènes 79 à 92 (soit les spires 12 à 14) ne montrent ni soldats en cuirasse, ni Daces hostiles, pas même un arbre. c’est la raison pour laquelle pendant le jour, même les portes fermées, il y régnait une clarté diurne, d’une manière différente de la transparence [specularis lapis est bien chez Pline la pierre dont on fait les vitres et qui laisse passer la lumière du jour], comme si la lumière était enclose [dans la phengite], et non comme si elle la traversait.