Mais comment se répartit concrètement le financement de ce budget ? En rompant avec l'OMS, Donald Trump la prive d'une part essentielle de son maigre budget et menace des programmes de santé dans les pays pauvres. Ces dernières années, l’organisation enregistre une explosion du nombre de financements de ces acteurs privés. Soit l’ensemble des sommes versées librement par un certain nombre d’entités à l’image des États membres, des acteurs publics mais également privés ou encore par des organisations gouvernementales ou non. La Société financière internationale (SFI), branche du Groupe de la Banque mondiale chargée de soutenir et d'élargir le secteur privé à but lucratif, a lancé en juin 2009 un nouveau fonds baptisé Fonds pour la santé en Afrique. Bennett S, Hanson K, Kadama P, Montagu D. Working with the non state sector to achieve public health goals. Le site Internet de l’organisation révèle qu’il se compose de contributions qualifiées de "fixes" et évaluées "en fonction de la fortune et de la population du pays". Obtenir du secteur privé qu'il soit équitablement au service de tous, et donc aussi des pauvres, n'est pas une mince affaire. Selon une étude systématique récente [8], de telles interventions seraient en effet de nature à produire dans les communautés défavorisées de meilleures résultats sur le plan des soins fournis par les prestataires du secteur privé. La 72e assemblée mondiale de la santé de l’OMS actait en mai 2019 le budget 2020/2021. À titre d’illustration, et en se fondant sur les chiffres de la période biennale 2008-2009, les Ce fonds sera géré par Aureos Capital, une société de gestion de fonds de participation privée centrée sur les marchés émergents. Le financement du dévelop… Ce qui les inscrit à ce titre comme le plus grand contributeur volontaire, d’après les derniers chiffres disponibles de 2018, avec un don de plus de 281 millions de dollars. Ces subventions représentent un peu moins de 20 % du budget global de l’OMS, soit 956,9 millions de dollars. Niveau de santé. Le financement de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) soulève de plus en plus de questions. Et il n'est pas absolument évident que l'administrateur du Fonds, Aureos Capital [10], possède une expérience suffisante des systèmes de santé et de leur financement pour atteindre les objectifs qu'il s'est fixés. A systematic review of the literature. Il faudrait être sûr que, si la fourniture de services de santé par le secteur privé est un objectif en soi, l'accent soit maintenu de manière suffisante sur la dimension publique de la collaboration entre public et privé. Vient ensuite le programme intitulé "Une OMS plus efficace et efficiente apportant un meilleur soutien aux pays". Ce mercredi, l’OMS vient de l’annoncer dans un communiqué que le gouvernement a confirmé l’appui financier de la France sur un montant de 90 millions d'euros pour cette future académie. Au contraire, la qualité des soins assurés par des prestataires privés est une source d'inquiétude [6] car les pauvres sollicitent en général les segments du secteur privé qui sont le plus informels et offrent le niveau de qualité le plus bas [/]. C’est peu de dire que la remise en question par les États-Unis de sa participation au financement de l’OMS a créé la controverse parmi tous les acteurs mondiaux en pleine crise sanitaire mondiale. Une nouvelle initiative dissociée des autres mécanismes d'aide ne semble pas s'accorder avec les efforts de rationalisation de l'architecture de l'aide vers laquelle tend le Partenariat international pour la santé et initiatives apparentées, et son élément central s'écarte des recommandations du Groupe spécial de haut niveau sur le financement international novateur des systèmes de santé, lequel a mis en garde contre le rôle du secteur privé à but lucratif, Obtenir du secteur privé qu'il soit équitablement au service de tous, et donc aussi des pauvres, n'est pas une mince affaire. â–. Les ressources sont mobilisées à partir Le président des Etats-Unis prive ainsi l’organisation mondiale de la santé d’une subvention annuelle estimée entre 400 et 500 millions de dollars. La capacité prêtée au secteur privé de jouer un rôle plus important dans la fourniture de services de santé repose pour l'essentiel sur les hypothèses suivantes: que le marché puisse garantir une allocation optimale des ressources, que les prestataires privés soient capables d'améliorer la qualité des soins en mettant l'accent sur des résultats mesurables, et que le secteur privé sache mettre sa flexibilité à profit pour s'adapter aux fluctuations de l'offre et de la demande. L’OMS appelle donc à un développement des modalités de financement souple. En permettant aux femmes de participer aux décisions relatives à la localisation des puits dans les villages, en s'assurant que les programmes de transfert monétaire bénéficient à toutes et tous et en garantissant aux femmes la disponibilité de centres de santé maternelle à proximité et leur accessibilité en cas de besoin ­– les financements en faveur de l'égalité des sexes permettent de s'assurer que les besoins des femmes sont satisfaits dans la planification du développement. Un dispositif mis en place par GAVI, l’Alliance pour les vaccins et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour acheter et distribuer les vaccins anti Covid-19 aux pays en développement a permis de réunir plus de deux milliards de dollars pour un engagement dit de « garantie de marché ». “Antes de la escalada de la crisis, ya se habían establecido alianzas entre la OMS, el gobierno y otros asociados del sector sanitario. Pour finir, l’organisation prévoit 1 milliard de dollars pour "les opérations d’urgence et appels", qui peuvent, pour reprendre les termes de la décision d’attribution,  "être revues à la hausse, si nécessaire.". La maison bordelaise de négoce U’Wine s’adresse aux amateurs de vin du monde entier. Les engagements pris contre la COVID-19 s'élèvent à 5,1 milliards de dollars USD à la suite de nouvelles contributions OMS - Organisation Mondiale de la Santé - 04/12/2020 16:00:00 . Lequel se voit attribuer une enveloppe significative de 1,09 milliard de dollars. Le premier poste de dépenses est associé au programme de couverture sanitaire universelle pour un montant de 1,35 milliard de dollars. L'idée de la création du Fonds est venue de la stratégie de la SFI en matière de santé, qui prévoit notamment de tirer parti des capitaux privés et des prestataires du secteur privé pour améliorer la qualité et la couverture des services de santé [2]. T. Hébrard (U’Wine) : "Nous sommes en pleine levée de fonds en série A sur un projet à 100 M€". Une nouvelle initiative dissociée des autres mécanismes d'aide ne semble pas s'accorder avec les efforts de rationalisation de l'architecture de l'aide vers laquelle tend le Partenariat international pour la santé et initiatives apparentées, et son élément central s'écarte des recommandations du Groupe spécial de haut niveau sur le financement international novateur des systèmes de santé, lequel a mis en garde contre le rôle du secteur privé à but lucratif [9]. Andrew Harmer dans ce blog nous fait un petit compte rendu digestible des sources de financement de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Le bien-être et la préservation d’un meilleur état de santé sont également à l’honneur puisque l’organisation y consacre 431,1 millions de dollars. Available from: http://siteresources.worldbank.org/HEALTHNUTRITIONANDPOPULATION/Resources/281627-1154048816360/HNPStrategyFINALApril302007.pdf, Bulletin de l'Organisation mondiale de la Santé. La SFI prête au secteur privé la capacité d'améliorer l'accès des plus démunis aux soins de santé. Un budget qui, d’après Anne Sénéquier, médecin, chercheuse et codirectrice de l’Observatoire de la santé mondiale de l'IRIS (Institut de Relations Internationales et Stratégiques), apparaît bien dérisoire, rappelant que le budget de l’OMS est loin d’être suffisant pour enrailler une pandémie. Cette décision prive l'OMS du financement américain, alors que Washington est traditionnellement son premier contributeur. Les théories économiques affirment par ailleurs que la recherche du gain, qui motive généralement le secteur privé, pose problème en matière de soins de santé dans la mesure où l'accès aux soins y est segmenté sur la base de critères faisant intervenir le niveau de revenus et celui de la qualité des soins. Le secteur public, le secteur privé et la société civile des pays en développement ainsi que les bailleurs de fonds et autres partenaires sont des financeurs et/ou des prestataires de santé. Engaging private providers in the quest for public health goals. Créée en 1948, l’institution, basée à Genève, est aujourd’hui présente dans plus de 194 pays. Deux grandes sources d’apport sont à considérer. Le financement de l’OMS Avez-vous déjà entendu parler des partenariats public-privé? Giorgio Cometto a & Nouria Brikci a. a. " Promouvoir et veiller à la santé publique dans le monde" en établissant des règles sanitaires, voilà le leitmotiv de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Is private health care the answer to the health problems of the world’s poor? Bon nombre d'interventions essentielles dans le domaine de la santé sont pourtant de nature à produire des retombées externes positives, mais le marché privé à but lucratif n'y a pas d'intérêt [3]. Correspondance avec Giorgio Cometto (courriel: [email protected]). La création du Fonds ne s'est pas accompagnée d'un débat public sur sa pertinence, et l'on ne trouve guère d'informations sur les mécanismes par lesquels il est supposé rendre compte de son action. Si l’annonce officielle du lancement de la procédure de retrait du géant américain fait légitimement trembler l’OMS et fait réagir tout l’écosystème, ce conflit souligne la nécessité d’approfondir une réflexion sur ses sources de financement privé et donc sur son indépendance vis-à-vis des États, rendue plus que jamais nécessaire pour gérer les grands défis auxquels l’humanité est confrontée. Grâce au financement souple, l’OMS a pu par exemple : Promouvoir l’équité entre les sexes et les droits humains dans le domaine de la santé. La Chine, qu’il stigmatise en lui réclamant de rendre des comptes, arrive au deuxième rang, bien loin derrière, avec une contribution fixe de 57,4 millions de dollars pour l’année 2020. En 1999, Bill Gates a versé 750 millions de dollars pour initier GAVI, une alliance entre le public et le privé (afin de vacciner les enfants des pays en développement) à laquelle participent l’OMS, UNICEF, la Fondation Gates, et l’industrie pharmaceutique. Un montant qui peut être amené à évoluer en fonction des diverses urgences sanitaires dans le monde comme cela fut le cas avec la lutte contre le virus Ebola. Le Royaume-Uni ferme ce trio de tête avec un financement de l’ordre de 205,2 millions de dollars. Selon une étude systématique récente, La création du Fonds ne s'est pas accompagnée d'un débat public sur sa pertinence, et l'on ne trouve guère d'informations sur les mécanismes par lesquels il est supposé rendre compte de son action. http://www.internationalhealthpartnership.net/. a. Un versement auquel les 194 pays membres sont redevables dès le 1er janvier de l’année en cours. Il faut le reconnaître, il n'existe aucune base concrète sur quoi s'appuyer pour affirmer que les prestataires privés font mieux que le secteur public en termes d'accès aux soins, de qualité de service et d'égalité de traitement [4,5]. De quoi clairement remettre en cause l’indépendance de cette institution internationale dans ses… Les États-Unis, rappelons-le, participent à hauteur de plus de 400 millions de dollars depuis plusieurs années. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) est une institution spécialisée de l'Organisation des Nations unies (ONU) pour la santé publique créée en 1948. S'agissant des objectifs de la stratégie de santé de la Banque mondiale (dont fait partie la SFI), ils consistent entre autres à tirer parti des avantages comparatifs de la Banque pour susciter une meilleure collaboration entre les secteurs public et privé [11]. Safe in their hands? Elle dépend directement du Conseil économique et social des Nations unies et son siège se situe à Genève en Suisse, sur la commune de Pregny-Chambésy1. Renforcer dans le secteur public la capacité de conduite des affaires et de supervision de façon qu'il fonctionne plus efficacement avec le secteur privé est certes une démarche digne d'intérêt, mais il faut bien voir que la raison d'être de la SFI est la croissance du secteur privé. L’un des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) adoptés en 2000 est d’élaborer des partenariats public-privé (PPP). Ce nouveau fonds a peu de chances d'améliorer la situation sur le plan de l'accès aux soins ou de leur qualité, sauf à le compléter par des initiatives visant à renforcer les capacités du secteur public à réglementer, former et superviser les prestataires de soins, et à leur faire faire de la sous-traitance le cas échéant. Dans le budget biennal de l’OMS, la Fondation Bill et Melinda Gates est le deuxième plus important contributeur. La France, quant à elle, se classe sixième avec 21,2 millions de dollars de contributions pour l’année en cours. Ce qui est moins clair, ce sont les bases théoriques et concrètes qui fonde cet optimisme. Patouillard E, Goodman C, Hanson K, Mills A. Le reste, soit 80 % du budget, est constitué par des contributions dites "volontaires". En ce temps de coronavirus, il s’avère utile de se pencher sur certaines enquêtes oubliées. Son président fondateur, Thomas Hébrard, nous... Retrouvez l'ensemble de nos offres sur notre Boutique, Ce site utilise des cookies. In: Hanson K, Gilson L, Goodman C, Mills A, Smith R, Feachem R, et al., et al. Une enveloppe de 5,840 milliards de dollars est ainsi déployée pour couvrir l’intégralité des programmes de santé. Par ailleurs, 888,8 millions de dollars sont également alloués pour faire face aux urgences sanitaires. Bien sûr, l’OMS devrait avoir des plans bien définis et être à même de se livrer à sa propre évaluation et à contrôler son impact, mais se soumettre à une forme étroite de gestion des performances Une évolution qu’il convient d’encourager d’après Anne Sénéquier, qui rappelle l’impérieuse "nécessité d’un financement plus diversifié et moins ciblé pour une plus grande flexibilité budgétaire". Le financement privé peut-il faire bon ménage avec l'égalité d'accès aux soins?